Le Pérou est spontanément associé au spectaculaire et mystérieux site de Machu Picchu signifiant « vieille montagne » ; joyau de la civilisation précolombienne situé à l’est de la cordillère des Andes et culminant à plus de 2 400 mètres d’altitude. Ce que l’on sait peut-être moins est que la majeure partie des images représentant le célèbre sanctuaire historique, inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983, sont prises de la « jeune montagne » appelée Huayna Picchu (parfois écrit Wayna Picchu pour les anglophones).
C’est précisément parce ce que l’ascension de Huayna Picchu offre un panaroma éblouissant, à 360 mètres au-dessus de la citée sacrée, qu’elle s’impose comme une excursion incontournable. Néanmoins, côtoyer les divinités Incas, cela se mérite ! Aussi exigeront-elles de vous quelques sacrifices avant de vous donner accès à une vision unique et fascinante de beauté. Vous devrez en effet faire offrande de patience, de vigilance et d’efforts pour atteindre les cimes convoitées de Huayna Picchu, pas seulement dans le but de satisfaire les volontés divines mais aussi par respect de mesures prises pour préserver les lieux.
Il est bien évidemment indispensable d’œuvrer à la conservation de l’intégrité du fabuleux site de Machu Picchu tant sur le plan architectural que sur celui de son environnement naturel. En ce sens, le gouvernement péruvien limite l’ascension du Huayna Picchu à 400 personnes par jour réparties en 2 groupes. Il est par conséquent conseillé de s’y rendre tôt le matin ou d’effectuer une réservation en ligne afin d’être certain de pouvoir gravir les 1360 marches qui mènent au sommet.
Quelques recommandations à prendre en considération avant de vous lancer dans l’aventure : avoir une condition physique correcte, être bien chaussé et ne pas être trop sujet au vertige.
La progression se fait à flanc de montagne par un étroit chemin en pente ascendante constitué de marches de pierre irrégulières. Le groupe de 200 personnes se disperse assez rapidement, chacun progressant à son rythme avec plus ou moins d’aisance ; les plus entraînés atteindront le point culminant en 45 minutes mais il faut compter en moyenne une heure, l’altitude pouvant altérer les capacités respiratoires et nécessitant quelques pauses pour reprendre son souffle. Au fur et à mesure de l’ascension sur le sentier bordé d’une dense et verdoyante végétation, la vue se révèle impressionnante. Il vous faudra encore traverser un ou deux passages étroits, peut-être délicats pour ceux sensibles au vertige, mais rassurez-vous, rien d’insurmontable avant d’atteindre l’objectif.
Comment vous dire alors ce que vous découvrirez, les mots et les images semblent réducteurs quand les cimes des montagnes subtilement embrumées épousent à perte de vue le bleu du ciel pour offrir à Machu Picchu le plus splendide des écrins ! Sans doute vous direz-vous la chose suivante : « les dieux ont tenu leur promesse ! »
Une dernière suggestion : Glissez dans l’une de vos poches ces quelques vers de Pablo Neruda tirés du recueil Les Hauteurs de Machu Picchu, ils prendront tout leur sens au sommet du Huayna Picchu :
« Machu Picchu est un voyage à la sérénité de l’âme, à la fusion éternelle avec le cosmos. Là-bas nous sentons notre propre fragilité. C’est une des plus grandes merveilles d’Amérique du Sud. Un havre de papillons à l’épicentre du grand cercle de la vie. Un miracle de plus. »